Pendant la discussion notre modèle reste la méthode maïeutique (du grec μαιευτικη, art de faire accoucher) de Socrate, qui, comme sa mère obstétricienne, visait à accompagner des « accouchements ». Dans le cas de la philosophie, évidemment, il ne s’agit pas de faire naître des enfants, mais, en rebondissant avec des questions sur les réponses données, de faire naître les idées les plus spontanées et dépourvues de préjugés. Tel est notre but avec les enfants : les amener à s’interroger sur des thèmes en leur apprenant à faire des distinctions conceptuelles et à développer leur sens critique. La philosophie n’est pas donc une pédagogie de la réponse, mais une pédagogie de la question. Dans ce cadre, l’animateur devient un médiateur pour faciliter la construction des débats. Il doit en même temps provoquer et faire naître l’autonomie de pensée chez l’enfant. Il relance la réflexion par le biais de demandes d’explication sur les idées émises, de précision, de définition, d’argumentation, etc.
Faire de la philosophie c’est donc travailler avec les concepts. Mais souvent nous oublions une composante fondamentale à la base de nos processus d’abstraction et de pensée : notre corps. C’est à partir de la perception, de ce que nous voyons avec nos yeux, de ce que nous entendons avec nos oreilles, de ce que nous touchons avec nos mains, bref, c’est à partir de notre expérience sensorielle du monde, des autres et de nous-mêmes que nous créons les conditions de possibilités pour réfléchir. Sans corps il n’y a pas de pensée. Et souvent, trop souvent, quand on fait de la philosophie nous l’oublions.
La méthode holistique des petites Lumières, qui prévoit l’articulation d’une pratique artistique avec une discussion verbale, place le corps perceptif de l’enfant au cœur des processus constitutifs de la pensée.
L’enfant est considéré en tant que personne dans sa globalité, son esprit et son corps constituant un être de façon indissociable."
Le bonheur, c'est quoi ?
Animé par Chiara Pastorini des "petites lumières"
Y a-t-il une différence entre le plaisir et le bonheur ? Et entre le bonheur et la joie ? Le bonheur est-il le même pour tout le monde ? Dure-t-il pour toujours ? Peut-on vivre dans un monde sans bonheur ? Peut-on décider d’être heureux ?
… Et beaucoup d’autres questions philosophiques que les enfants vont aborder à partir d’une pratique artistique avec la pâte à modeler.